jeudi 20 juin 2019

La Vallée de KANGRA: Inde du Nord 2/6.



Un  parcours  très « massala » : 
Comme le thé sous les jacarandas, dans une vallée boisée qui contraste avec rivières à sec  

Plantations de thé, délocalisées, Darjeeling est loin..
Il arrive que les eucalyptus nous dépassent: en tonnes et comme sur les bermes..
tisane en vue










les barrages sont nombreux et la demande en cailloux pour le béton s’en accommode.
Près des rivières, ou bords de routes, quelques bidonvilles. Moins peut-être que dans un précédent voyage…

À la récré, cricket obligatoire.



Petites écoles de village, et lycées de villes moyennes: des uniformes pour l'égalité.








des paysages un peu secs.


Deux états très riches pour l’agriculture: blé, orge, riz principalement: de petites parcelles irriguées pour la récolte du riz , selon les cas, à la main en coupant les tiges,-par les femmes encore- ou à la machine- seulement les épis,  qui vient de se terminer, on passe à la phase du brulis.
Les "bousats", et l'énergie électrique.  Deux mondes.
Des traditions culturelles et techniques contrastées
Ancrée dans la tradition hindouiste (et antérieurement) l’organisation agraire et alimentaire se base sur le cycle de la vache : le lien entre lait, et la bouse.

Sacrées dans la religion et la vie courante,  elles fournissent le lait, qui donne le beurre , le ghee, et le petit lait, le lassi ou yaourt. 
La technique essentielle est le barattage.  
symbole de la naissance du monde depuis l’origine :
 «le barattage de la mer de lait «    
avec le serpent (autre métaphore de la création).  Traditionnel dans la figuration khmer: 








Vu (toujours à  Chandigarh) :  La déesse  Lakshmi  qui renait de cette action est figurée avec le système à corde que l’on trouve aussi sur une publicité: à Amristar, sur un pilier d’autopont. 


au XXIe: un même engin..
Du XIVè 











Il s’agit de régulariser le mouvement de brassage dans le pot. Et de réduire le geste du bras.

Un ouvrage de  Marie-Claude Mahias : 

Essai d’anthropologie des techniques en Inde, 2002, développe cette cohérence en cercle concentrique, et vicieux. 

Certaines osent la peinture et le décor des vases/ Mithila nord de l'Inde.
Tout au long des routes du nord, devant les maisons, et même le long des voies ferrées, on repère les mottes de bouse : les «bousats» : entassement méthodique des excréments qui sont agencés pour tenir toute la saison  : la bouse étant le principal combustible des fours domestiques  de terre ou de brique pour la cuisson du lait, la cuisson des nans et des chapatis. 
Ils vont me laisser dehors ?? 
Le plus grands tas sont exploités, achetés par les potiers,  les tarifs sont fixés:  indispensables, les pots de terre et la cuisson des vases selon les usages doit assurer une porosité variable. ; le travail du tour n’est pas sans rapport avec le barattage. 

Dans ce cycle, le travail du lait et de la 
bouse est réservé aux femmes, qui y passent presque tout leur temps.  

En campagne, pour l'engrais,       il s'agit toujours de nourrir au mieux les productrices de richesse...



Donc les vaches que l’on voit errer sur les routes ou baguenauder dans les embouteillages ont des propriétaires qui viennent les traire  et sont de plus en plus parquées dans les maisons.  Les bufflonnes plus souvent en troupeau e, zone humide.
Femelle jeune et tranquille... 
Maintenant les animaux qui errent sont souvent des mâles,
Sur un mur à Nalagarh..
un nouveau problème politique avec la montée de l'intégrisme hindouiste végétarien  par principe.
On ne contrôle pas le sexe comme avant pour  éliminer les filles. Mais les musulmans risquent fort d'en pâtir. 


    Briqueteries
Pollution en vue..


Entre Pinjore et Nalagarh, des dizaines d'usines se suivent: terrain propice en plaine.

 De beaux ensembles dominés par des cheminées gigantesques, assez archi "mésopotamienne".  Vu de plus près ce sont femmes et enfants (on ne demande pas l'âge) qui moulent la terre, un kilométrage illimité, et les pauvres travailleurs vivent dans des cabanes sur le tas. 


















Plus loin, un futur palace de style: les arcatures sont ajoutées en ciment.
 Forteresses  et  sites sacrés.

Dans un territoire qui lutta contre les moghols, pour l'indépendance d’un grand penjab, il reste des architectures historiques.

     Le fort de Kangha

Un fidèle se fait monter  en palanquin
au temple JaÎn
entre Ganga et Yamouna.
trois enceintes superposées: vaste ensemble défensif, médiéval,  occupé plus tard par les anglais. 
Visiteurs très nostalgiques: les descendants?



















Au  deuxième niveau coexistent un temple jaïn, en usage, et les restes d’un temple hindouiste, très sculpté.

Double héritage des petits états princiers, les résidences et palais des maharadjahs qui ont gardé leurs droits jusqu'aux années 70  voisinent avec des  manoirs britanniques. 
Les uns et les autres convertis en hôtels,   de luxe..

NALAGARH 

Ville anciennement close, la partie historique est transformée en marché. 













 
 Comme leurs ancêtres, la mode est aux moustachus, fiers de l'être.

                                                        



















Dominant la ville, la forteresse décorative:


on est accueillis par Ganesh, et une charmante hôtesse tout droit sortie du film de Wes Anderson:  À bord du Darjeeling limited..


Terrasses fleuries, piscine (!)  et coucher de soleil…










 GARLI

Dans un autre village, proche de Pragpur,

 l’hôtel fut un manoir britannique très kitch;  les vitraux et l’aménagement intérieur mérite une vente aux enchères. On admire le voisinage des poignées de porte en forme d‘éléphant et de lion, à coté d’un miroir de Venise et d’une machine à coudre Singer.  Manque le parapluie.
L’éclairage du soir est grandiose.

L'annexe est un pseudo haveli du radjasthan.  

Un indice supplémentaire de cette extravagance: trois anglais séjournaient pour un safari photo/poisson:  la pèche au lancer la nuit : 



et de fait, la rivière Beas est poissonneuse: des poissons d’un mètre de long ou plus, que ces messieurs rejettent après la photo.  Ce sont les seuls touristes croisés en 15 jours..
en restauration


La superette, les ébahis.







Le village traditionnel conserve des chalets en ruine d’un temps colonial, et quelques belles maisons de montagne fort décaties, comme les locaux.
My tailor is not rich....


Maison du computer..














l'impression d'un temps oublié,
des agences, surement..




À Palampur, avec pub!
Petits temples et mini pèlerinages.

Nous n'avons pas visité la réserve des tigres de Corbett, en revanche tout les lions de la Déesse Durga: et les bras armés.


Durga: À Garni.



    








Des portes d'argent




La déesse, si elle ne chevauche pas l'animal s'incarne en lionne:












un modèle pour les femmes qui trouvent une identification compensatoire (?) La seule allégorie du sang dans les rituels.
En tous cas du vrai rouge.


Vajreshwari Devi temple, à Kangra.











un "mental" Vishnu live..







Devant la déesse.










La gardienne du trésor..























On les  pèlerins compte au nombre  de chaussures: des authentiques, pas riches..


Deux vieux pèlerins, bardés de chaines se prosternent à toutes les portes,
ils rapporteront les chaînes dans leur village pour "distribuer" les bienfaits de leur voyage.






















Des familles avec nouveau-né: remerciements à la déesse. D'autres moins jeunes..

Jeune maman comblée.
Les mains sanglantes;


à Kangra.


Plus loin dans la vallée à  Baijnath, le temple  de Shiva adopte la forme de Shikara du centre de l’Inde. 

















Assez important pour avoir sa maquette au musée de Shimla:  Construit au VIIè siècle, ou un peu plus tard ..

Une boucle dans le temps.., ici on cajole le taureau Mandi.

     Un dernier coup de cloche avant le coucher du soleil. 


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